Dans le but de racheter cette « verrue », le maire déroule son argumentaire. Il dit avoir négocié avec les Domaines de France, 400.000 euros pour le rachat du bâtiment, et 10.000 euros pour les jardins. Puis avoir estimé les subventions venant de la Région et du Département. « Au pire, on rachète le bâtiment pour 200.000 euros. Alors, je vous propose : soit on dit que ça relève du privé, mais ça périclite. Soit on fait un appel à candidature, comme pour la boulangerie. » Le futur détenteur du bail commercial « doit s’engager à faire 180.000 ou 200.000 euros de travaux. » Et le maire de conclure en précisant qu’il « n’y aura que le bar restaurant » de concerné pour le moment. "Pour partir dans l’inconnu…" Luc Morisset est sorti du bois en premier, suivi par Valérie Belpois. Avec la même ligne de défense. « Ce n’est pas la vocation de la mairie, rebrousse la gérante de l’hôtel Le Druos, à Isola 2000. C’est une histoire de privés. Sachant qu’il y a un café un peu plus loin, qui ne marche pas bien. Comment tu vas garantir les loyers, s’il ne travaille pas ? » Elle ajoute : « Il faut aussi penser à la rénovation du haut. Les 400.000 vont se transformer en 600.000 ». Gérard Falicon, directeur de l’école de ski, la suit à la trace : « Une somme aussi importante pour partir dans l’inconnu… Qui va avoir un seuil de rentabilité avec des investissements pareils ? Je trouve que ce n’est pas assez abouti. » « C’est notre rôle de redynamiser le village,défend l’adjointe aux finances, Maryse Roman. Il faut diversifier notre offre et ce qui manque, au village, c’est un hôtel. » Les débats durent et se tendent. Au milieu du brouhaha, Jean-Marie Bogini s’impatiente : « Bon, on ne va pas discuter toute la soirée, vous avez donné votre position ». Le conseil municipal a voté l’achat du bâtiment, des terrains et la demande de subventions à 10 voix sur 14.